L’arbre et les cernes (les types de foi)
[Cernes = anneaux de croissance du tronc d’arbre]
[Le houppier = la partie d’un arbre constituée de l’ensemble des branches situées au sommet du tronc]
La foi a deux mouvements de croissance : vertical et horizontal Je vais emprunter l’image de l’arbre parce qu’elle est une très bonne analogie. Une comparaison idéale pour parler de la foi. Pourquoi ? parce que, comme l’arbre, le but de la vie de l’homme est de « s’élancer vers le Ciel ». Aussi, dans cet élan vers le Ciel, plus l’arbre a des cernes plus il développe sa robustesse. De même, un chrétien qui as une bonne formation (l’image des cernes) est un chrétien robuste !
Je vais maintenant vous présenter trois types de Foi :
La foi « CATALPA » : Le catalpa est un arbre qui pousse rapidement
C’est la foi des personnes qui découvrent le Christ comme un feu dévorant. Ils bouleversent tout dans leurs vies, multiplient les assemblées et veillées de prières, jeûnent, prient, louent en permanence et puis voilà ! quand vient l’épreuve, toutes sortes de questions non traitées au début de la conversion remontent. Comme ils ne sont pas préparés à les affronter, leur foi sont fortement rudoyées, elles vacillent et parfois s’ébranlent faute de racines. Dommage ! (Faire la comparaison avec la graine tombée sur le roc dans Luc 8,13).La foi à tuteur : Le tuteur permet d’apporter un support à un plant
Il s’agit ici des chrétiens qui vivent leur foi en la laissant se reposer sur celle d’un tuteur. Le tuteur, de nos jours, peut prendre la forme d’un prédicateur charismatique, d’un berger, d’un frère ou d’une sœur qui a un charisme, en particulier celui de prophétie ou de guérison.
Ces chrétiens ressemblent beaucoup à cette foule de personnes qui suivait Jésus à la vue des signes qu’Il opérait (Jn6,1-13).
Ils ne vivent pas pleinement leur identité de baptisé, ni ne répondent pleinement à l’appel que le Seigneur leur fait. L’Écriture ne dit-elle pas « Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres »1Pi4,10. Imaginez une Église où la moitié de ses fils et filles seraient aux services. Quel feu cela sera !
La foi à tuteur est une foi sous perfusion qui a besoin d’être constamment « driver[1] ». Elle est plus consommatrice qu’au service. Elle révèle un état psychologique, humain et spirituel dont voici quelques caractéristiques :
1. Un besoin permanent d’assemblée, veillée et rassemblement de prière.
2. Une difficulté à s’engager durablement dans un groupe, une communauté ou sur sa paroisse.
3. Un grand attrait pour l’expression mystique de la foi ainsi que pour les charismes, en particulier celui de guérison et de prophétie.
4. Une tristesse ou contrariété permanente dans sa vie privée.
5. La peur de la confrontation et difficulté à choisir.
6. Une immaturité affective et/ou des problèmes de discernement.
7. Une peur de l’échec et de la souffrance.
8. Des liens familiaux complexes avec une grande difficulté à se détacher.
Si vous pouvez cocher 3 traits dans cette liste, je vous invite à franchir le pas d’une formation annuelle. Elle vous est indispensable !
Si vous pouvez cocher 6 traits et plus, je vous recommande plutôt de vous inscrire dans une retraite de guérison intérieure ou de libération : Siloé du Chemin Neuf, Raphaëldu Verbe de Vie, Nicodème des Béatitudes, Christothérapie de la Cté de l’alliance, etc.
En effet, il ne s’agit plus d’un simple défaut de formation mais de graves blessures intérieures dont vous souffrez. Celles-ci polluent votre vie, vous handicapent et finalement vous empêche de vivre dans la joie des enfants de Dieu 1Th5,16-18« Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. »
La foi baobab
[Le Baobab est un arbre massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de circonférence ; son diamètre atteint 5 à 7 m.]
S’il n’est pas obligatoire de faire des études de théologie, il est plus qu’essentiel de se former pour mieux comprendre sa foi, mieux connaitre le Christ et l’Église (Col1,18). C’est la garantie d’enraciner sa foi, de lui donner de la consistance (cernes et houppier) et permettre ainsi de porter des fruits solides et durables. Pour St Paul, il est clair que la foi doit être enraciné, édifiée….
Col2,7 « Soyez enracinés, édifiés en lui, restez fermes dans la foi, comme on vous l’a enseigné ; soyez débordants d’action de grâce. »
Ainsi, un arbre qui a un tronc consistant peut porter un houppier (branches et feuilles) et des fruits abondants. Des fruits qui servent à la nourriture du prochain, du frère en humanité.
On peut observer aussi que certains chrétiens veulent porter du fruit mais ne s’interroge pas sur l’épaisseur des cernes de leur foi. Quelle est la solidité de ta foi ? quelle est aussi la terre dans laquelle tu plantes ta foi ? La robustesse d’un arbre dépend de ses cernes. Quant à sa qualité, de la profondeur de ses racines et de la qualité de la terre dans laquelle il est planté. En d’autre terme, si tu veux porter des fruits solides qui durent, il faut se former ; sans formation on s’expose à avoir des fruits éphémères qui ne résistent pas au temps ou à ses aléas.
L’Église nous propose plusieurs formules aussi diverses que variées pour enraciner notre foi. Chacun peut avoir pour son style ou sa sensibilité : Institut de formation, École cathédrale, collégiale, université catholique, les écoles de formation ou d’évangélisation, les formations paroissiales, les retraites et autres séminaires.
Il est important de s’engager au moins pendant une année (voir plus si nécessaire) dans la formation de son choix.
Le groupe de prière ne suffit pas ! la paroisse ne suffit (souvent) pas !
Et pour les plus jeunes ou ceux qui le peuvent, n’hésitez pas à prendre une année sabbatique dans un monastère ou une communauté (Jeunesse à lumière, Cté du Chemin neuf, Les bénédictines, Cté des béatitudes, Cté du Verbe de Vie, Taizé, etc.)
Alain NOEL (Fraternité Sainte Croix ) dira dans son livre Manuel de combat spirituel (p.32) que « Le manque de formation spirituelle est une catastrophe écologique. Qui va nous expliquer comment vivre dans ce monde alors que nous ne sommes pas de ce monde ? ».
En d’autre terme, beaucoup de chrétiens n’ont pas encore compris le véritable sens de ce qu’ils sont c’est-à-dire « des autres Christ ». Et très peu cherchent en des lieux indiqués à approfondir leur identité de fils et fille du Royaume.
Et comme je ne sais pas vraiment qui je suis, eh bien, je suis dévoré par l’esprit du monde au lieu d’être Lumière pour le monde (Mt5,14).
Et pour conclure…Prions :
Seigneur Jésus, je t’offre toute ma vie avec toutes mes pauvreté, mes blessures mais aussi les dons que tu m’as donné. Plonge-moi dans ta divine fournaise d’amour pour te désir plus que tout dans ma vie.
Amen
Fr Jem